LA BELLE LURETTE

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L’histoire

30 mai 1987
Sacs au dos pour tout bagage, Karine 5 ans, Yves 34 ans, et moi-même 30 ans, débarquons de l’avion sur le sol de la Martinique que nous ne connaissons absolument pas. C’est la première étape d’un rêve qui va se concrétiser.
Nous arpentons les quais à la recherche du bateau idéal. Nous ne connaissons rien de la voile. C’est finalement au mouillage que nous découvrons «La Belle Lurette», notre future complice d’aventures : un Rêve d’Antilles, plan Finot, un voilier en acier de 11,70 mètres, solidement construit pour la haute mer et que nous allons transformer au fil de nos voyages. Nous parcourons deux fois la mer des Caraïbes entre la Martinique et l’île vénézuélienne de Margarita, en faisant de nombreuses escales dans celles sous le vent de l’arc antillais pour finalement remonter jusqu’à Saint-Martin. Là, plus de quatre années sur place font de nous presque des terriens et nous oublions complètement qu’un voilier est fait pour naviguer. Même si, tout à côté, les îles enchanteresses de Saint-Barthélemy et d’Anguilla nous invitent, nous résistons à la tentation d’aller y jeter l’ancre. «La Belle Lurette», triste de ce sort, ne sert plus que d’inspiration aux touristes qui la figent quelquefois sur pellicule parce qu’en la regardant ils se prennent à rêver de liberté.
Cette vie statique qui semble ne plus finir commence à peser lourd à ses occupants. Pour redonner du piquant à cette aventure amorcée il y a quelques années, le temps est venu de changer de genre de divertissement. Nous décidons de tenter le tout pour le tout. Nous préparons le bateau pour un tour du monde. C’est tout cela qui est raconté dans MARIN UN JOUR.
Pour faire suite à cette histoire donc, nous décidons de jouer notre chance sans avoir lu les règles, les lois, les indications des lieux à voir. Il y aura sans aucun doute des bons et des mauvais moments, des problèmes ou des surprises en ce qui a trait à : la santé, les finances, l’éducation de Karine, le travail, les lois, la météorologie, l’état du bateau, les visiteurs, les bonnes et mauvaises rencontres, les activités, etc., mais dans ce regain d’euphorie, nous y pensons plus ou moins. Pourtant cette aventure, à notre grand dépourvu, fera de nous des gens « poor and famous ». Voici donc comment nous y sommes parvenus, ceci dans
…MARIN TOUJOURS.
Vous apprendrez que notre premier voilier, en acier, a été abandonné sur la côte de l’Afrique du Sud à la suite de son naufrage et incendie et que 11 mois plus tard nous avions La Belle Lurette II, ce magnifique voilier qui se trouve maintenant au Québec.

Marie-France Perreault

Montréal

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